Cette fois, on attaque la montagne ! Il faut cette fois
grimper au sommet, et je constate encore une fois que les ingénieurs civils
australiens n’ont manifestement jamais connu autre chose que des voitures de
moins de 300 chevaux !
Explication : en Europe, la plupart des routes de
montagnes (et toutes les routes d’une manière générale) sont placée sur des
anciens chemins conçus pour les chevaux de trait. Du coup, hors de question
d’attaquer une montée, une colline, une montagne en « tout droit »,
mais plutôt en zig zag pour ménager hommes et bêtes..
L’Australie est un pays récent, avec une forte influence
Nord Américaine pour les voitures et une forte influence Auvergnate pour le
budget public. Résultat : ça monte « au plus vite »
(comprenez : tout droit, c’est moins cher !), avec des côtes à 20%
pendant plusieurs kilomètres.
Du coup, mon moteur chauffe, chauffe, chauffe (essayez de
faire grimper 1000m de dénivelé à 2.5 tonnes), et quand ça descend, les freins
chauffent, chauffent, chauffent (saloperie de boite auto débile)
A la fin, j’arrive enfin sur le plateau de SpringBrook, un
ensemble de forêts, de fermes d’altitude, de Bed & Breakfast et de Spas,
car la vue et la fraicheur sont des arguments de poids, surtout quand la
chaleur écrase la Gold Coast à 1h d’ici….
Le plateau est ceinturé par des falaises de 50 à 100 mètres,
desquelles tombent une douzaines de grosses cascades.
Je me déplace directement au « Best Of All Lookout »
(nom véridique), qui se trouve au sommet d’une des branches du plateau, et qui
donne un panorama paraît-il splendide sur toute la région jusqu’à la mer.
Plus je grimpe, plus le thermomètre chute, et je roule dans
une brume de plus en plus épaisse !
J’arrive au parking, surprise, il faisait 26°c sur le reste
du plateau, ici il fait 13 °C, avec une brume qui enveloppe la forêt. La forêt
est d’ailleurs plus étrange que les rainforests « habituelles » du
Queensland : tout est bien plus humide et froid, avec des espèces
d’arbres, de fougères et de mousses qui ne poussent que dans ce genre de
climat. Il s’agit d’une « Gondwana Forest » ou « Antartic
Beech »
Il s’agit d’un type très particulier de rainforest tempérée, adaptée à des
températures allant de -5 °C à +25°C
Selon les explications
des panneaux, ce type de forêt recouvrait l’ensemble du supercontinent
Gondwana il y a plusieurs centaines de millions d’années. Les continents se
sont ensuite séparés et ces forêts ont progressivement disparu au fur et à
mesure que les continents s’asséchaient et se réchauffaient, et ne subsistent
qu’à certains endroits particuliers de la planète.
La vue est « sensée » être spectaculaire, mais
malheureusement gâchée par la brume.
Je décide donc de me faire violence, et de revenir le lendemain
matin pour voir le lever de soleil .
A 5h30 du matin et à 1200 mètres d’altitude, même en
Australie, il fait froid. VRAIMENT froid (5°C,
sans soleil et avec 100% d’humidité). Je croise 2 françaises en van qui
ont eu la même idée que moi !
Par contre, le soleil a quand même la gentillesse de se
pointer !
Après cet interlude où j’ai failli attraper une bronchite,
je redescend vers la partie principale du plateau, où les nuages finissebt enfin par dégager !
Je découvre qu’un chemin de randonnée fait le
« tour » des plus belles cascades, d’abord par-dessus :
Puis par-dessous !
Et la taille des arbres :
Après cette belle matinée, je décide de passer aux choses
sérieuses : aller au Mont Warning. Le problème, c’est que la route du col
est fermée à cause de glissements de terrains causés par les récentes tempêtes ,
et qu’il faut se taper un détour de presque 100 km en repassant par la Gold
Coast. Quand faut y aller, faut y aller ! la suite au prochain
numéro !
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