vendredi 31 mai 2013

Les joies de préparer son Van à la vente, ou balade dans les méandres des préfectures Australiennes



Je me suis enfin décidé à vendre mon Van ! 


...Sauf que c'est bien plus dur qu'il n'y parait...

La première opération est de le nettoyer de fond en comble (facile), puis de se renseigner sur les modalités pour vendre un van en Western Australia, et c’est là que tout devient horriblement compliqué.

Mon van est immatriculé dans l’Etat du Queensland. Or, il faut savoir que le système d’immatriculation en Australie est bordélique et illogique au possible, surtout si on considère que l’Australie n’a « que » 23 millions d’habitants.
L’immatriculation d’un véhicule s’appelle la « REGO » (Registration). Il s’agit à la fois de l’équivalent de la carte grise, de la vignette, des plaques d’immatriculation et d’une assurance au Tiers réunies.
La REGO doit être renouvelée régulièrement (3, 6 ou 12 mois), et est assez chère (1 200$/an pour mon van au Queensland par exemple). Elle est particulière à chacun des 8 Etats (QLD, NSW, VIC, TAS, SA, NT, WA, ACT), et les prix varient du simple au double.
L’argent récolté sert (en principe) à construire le réseau routier, entretenir le réseau existant, etc.…
La REGO inclus aussi l’assurance au Tiers obligatoire, ce qui fait que les assurances automobiles Australiennes sont assez abordables en général.
Au passage, ce système permet les plaques personnalisées, moyennant un montant supplémentaire, ce qui n’empêche pas les riches Australiens d’y poser leurs initiales ou de répéter les caractéristiques de leurs voitures (ex : 63 AMG C pour une Mercedes CLK 63 AMG)…. Vanitas vanitatum omnia Vanitas… (et au passage, cela s'appelle officiellement des... "Vanity Plates")

Le mec a personnalisé les plaques d'une R16... fallait oser quand meme !
Ah oui, la, y'a du level !


Le problème, c’est que chaque Etat invente ses propres lois, dont certaines tournent au délire, sans aucune cohérence avec les autres Etats (alors qu’ils sont étonnamment prompts à se communiquer les amendes…)
Le Queensland, de ce point de vue, a la palme d’être l’Etat à la fois le plus complexe, le plus cher et le plus con : non seulement la REGO est hors de prix (600$ pour 6 mois), n’a aucun sens (le prix est en fonction … du nombre de cylindres…), et en plus, il faut passer un contrôle technique à CHAQUE renouvellement de REGO, ou de session de véhicule…
Conséquence : si on se trouve en dehors du Queensland au moment où la REGO expire, le véhicule devient illégal, et il faut retourner au Queensland si on veut renouveller la Rego / vendre le véhicule (ce qui n’est pas une mince affaire dans un pays large de 6 000 km…)

Les autres états ne sont pas en reste : certains acceptent  les renouvellements de REGO par Internet, d’autres font passer des contrôles techniques une fois l’an, certains ne s’embarrassent pas de telles délires, mais impose des équipements que les autres ne font pas, etc.…
(Essayez d’imaginer le boxon si par exemple la Région  Centre avait des lois d’immatriculations différentes de Rhône Alpes, si la Corse ne demandait pas de contrôle technique ou que la Carte Grise coutait 6 fois plus cher à  Paris…)

Vous allez me dire : pourquoi avais-je insisté, au moment de mes démêlés avec Wicked Campers, pour avoir une REGO au Queensland ?
Très simple !
- C’était eux qui payaient
- Les forcer à passer au Queensland sous-entendait le passage du contrôle technique (Roadworthy Certificate, RWC), et bien m’en a pris, cf mon message à ce propos :
http://aventures-en-australie.blogspot.com.au/2013/02/update-de-ma-situation-fin-fevrier.html
- Ça me garantissait un renouvellement partiel de la REGO pour 3 mois de plus, toujours aux frais de ces tocards


A contrario, avoir une REGO en Western Australia a plusieurs avantages pour les backpackers tels que moi :
- Elle est renouvelable directement par internet sans conditions (sans contrôle technique)
- La session / vente d’un véhicule peut aussi se faire par Internet, sans conditions (et en particulier sans contrôle technique !)
- C’est la moins chère ! (la moitié des coûts du Queensland, 350$ pour 6 mois)


Maintenant, je suis en Western Australia. Les plaques du Queensland m’empêchant de vendre le van en l’état (il est techniquement possible de le faire, mais l’acheteur doit se taper tout le boulot administratif, ce qui n’est vraiment pas vendeur…), je dois donc immatriculer le Van en Western Australia.

Sauf qu’il y a plusieurs problèmes :
- Le transfert de REGO d’un état à la Western Australia n’est possible qu’à condition de repasser un contrôle technique (incohérence par rapport à l’absence de contrôle pour le reste), sauf si on est proprietaire dudit vehicule depuis plus de 12 mois... Pourquoi ? on n'en saura jamais rien...
- D’installer un anti démarrage (obligatoire en Western Australia, mais pas dans les autres Etats…)

Donc, me voici à devoir préparer le van, afin qu’il passe le contrôle technique sans encombre. Et pour cela, plusieurs choses :

- Changer le pare brise, à cause du caillou envoyé par un road-train, qui a fracturé le verre, il y a 2 semaines


 et vlan ! 340 $ ! pas le choix, obligé de passer par l’équivalent Australien de chez Carglass

- Changer les pneus : Effectivement, les 2 pneus arrière sont au bout du rouleau, il est impératif de les changer. Comme les tarifs des pneus neufs pour ce véhicule sont prohibitifs (400$ la paire !), je pense à rechercher des pneus d’occasion.
Là encore, j’ai découvert un truc auquel je n’avais pas trop fait attention : je croyais que mon van avait 2 paires de jantes différentes. En réalité, j’avais… 3 types de jantes différentes ! (2 à l’arrière, 1 de chaque devant…)(encore un bricolage signé Wicked…)
Ça ne serait pas un problème, si la réglementation n’interdisait spécifiquement pas de porter des jantes identiques par paires….
Du coup, je me mets en recherche de roues pour Delica sur les sites de petites annonces. J’en trouve un, qui les vend avec les pneus d’origine, encore en bon état, ce qui fait bien mon affaire.
Malheureusement, je découvre que ces pneus sont d’une taille différente, et n’existent pas en Australie (225/80 R15 au lieu de 235/75 R15). Le Delica étant un véhicule importé, ces nouveaux pneus était en fait ceux d’origine, fabriqués et vendus exclusivement au Japon. La différence de taille (5 mm sur le diametre) peut sembler minime, mais elle crée des torsions importantes au niveau des différentiels, et c’est illégal et dangereux.

A la fin, je finis par trouver 2 pneus corrects d'occase chez un spécialiste coréen, qui me les monte et les équilibre dans la foulée…

Bref, je réserve un créneau au centre d’inspection des véhicules, pour un Lundi début d’aprème.

SAUF QUE : je découvre le Dimanche précédent qu’il faut installer un système d’anti démarrage agréé dans cet Etat ! (ce n’est pas obligatoire dans les autres Etats…). Passons sur l’utilité réelle de cette disposition, dans un pays ou la délinquance est très basse et où l’export de véhicules volé est quasiment impossible (c’est une île !).
Du coup, dès Lundi matin, il faut que j’installe un antidémarrage (immobiliser). Là encore, en passant chez les électriciens autos, j’ai droit à tout types de délire. Le premier veut me faire cracher 500$, le second 200$. A la fin, j’en trouve un qui me vend un kit 50$, mais dont l’installation se révèle plus hardue que prévue, d’autant que je n’ai pas le schéma électrique du circuit de démarrage.

A la fin, je vais demander à l’arrache au centre d’inspection si ils n’ont pas des adresses pour le faire installer, heureusement, un électricien auto me l’installe en moins d’une heure.

Ma joie est de courte durée : j’arrive juste à l’heure au contrôle technique, ce qui n’est pas du tout du goût de l’inspecteur, qui me signifie clairement qu’il n’est pas content. Ça part mal.

L’inspection se passe, phares, clignotants, mesure de jeu dans la direction, etc...Le tout en râlant parce que « je lui aurait fait perdre une après-midi » (oui, bosser c’est dur mon pote !)
A la fin, il se ramène, encore plus désagréable, en me signifiant que mon véhicule est recalé.

Raison : les… vitres teintées à l’arrière ! J’apprends à mes dépends qu’elles sont trop noires (raciste !), et même si j’argue que ni le pare-brise ni les vitres latérales ne sont teintés, ça ne change rien.
Je me justifie en précisant que j’avais fait teinter les vitres de manière parfaitement légale dans le Queensland, et que je ne connais pas toute les subtilités des différents règlements locaux Australiens…
Il me répond sèchement qu’ici, c’est la Western Australia, et que si je suis pas content (tu m’étonnes !), je n’ai qu’à retourner dans mon pays !
Un peu décontenancé devant une aussi belle démonstration de connerie, je lui précise que je le trouve insultant et xénophobe. Devant ses collègues, il retourne l’accusation contre moi en m’accusant de ne pas aimer l’Australie, et donc de l’avoir insulté lui… (Les Australiens confondent volontiers Patriotisme, nationalisme et xénophobie. Ça leur ferait du bien d’avoir des frontières et de savoir qu’il y a un monde autour de leur pays…)
Là, je réalise que je suis vraiment tombé sur la caricature du petit connard de chefaillon sans avenir qui se venge de sa vie de merde en faisant chier les autres….

Voyant que le dialogue ne mènera à rien face à des abrutis pareils, je me tire direct.
100$ dans les dents. Encore.

Après vérification, je découvre qu’il y a un autre délire juridique inter-Etat : la loi fédérale précise que la teinte maximum des vitres auto doit être de 35%, mais chaque Etat en fait sa propre interprétation. Pour le Queensland, seules les vitres avant sont concernées, mais ce sont toutes les vitres en Western Australia…

Et me voilà donc à faire le tour des boutiques de teintes de vitre, afin de faire enlever ce qui m’avait coûté 300$ à mettre. A faire et à défaire, on n’est pas à rien faire….

80 $ d’enlevage de teinte et une prise de RDV plus tard, je repasse le contrôle technique, cette fois pour 60 $, mais surtout pas au même endroit !
2 jours plus tard, je repasse le contrôle sans encombre, avec un inspecteur super sympa, et j’en profite pour immatriculer le véhicule de manière officielle en Western Australia, pour 350$ pour 6 mois.

Au total : 100$ pour les jantes, 160$ pour les pneus, 30$ de main d’œuvre, 150$ pour l’anti démarrage, 100$ pour le contrôle technique, 80$ pour enlever la teinte, 60$ pour repasser le contrôle technique, et 350$ pour la nouvelle immatriculation….

MERCI LA COHERENCE DES LOIS AUSTRALIENNES !

Bon, va falloir le vendre maintenant…





lundi 27 mai 2013

Occupation de temps libre : Expert en mécanique automobile



Entre la fin Mai et début Juin, je n’ai pas été inoccupé, loin de là !

En fait, mon objectif à partir de ce point est de vendre le van. Plus facile à dire qu’à faire !
Plus exactement, la semaine juste après mon petit trip vers le Nord a consisté à aider mes amis Français (Elodie et son copain) à finalement acheter une voiture. Même si ce n’était pas prioritaire, ça m’a permis d’ « accrocher » un prix sur mon véhicule, et aussi de m’en payer une bonne tranche !

Ils étaient un peu en mode « mission impossible » : trouver un véhicule en moins de 5 jours, et ce pour moins de 3 000$ (ce qui est ridiculement faible en Australie), un minivan ayant plus de 2 places assises et si possible déjà équipé.
Le problème, c’est évidemment que, comme n’importe quel Français en Australie, ils ne connaissent RIEN aux voitures et à la mécanique automobile.

Ils ont donc fait appel à moi, vu qu’avec mes innombrables emmerdes mécaniques, je commence à toucher ma bille (sans fausse modestie), pour estimer si un véhicule est un nid à merde ambulant ou une bonne affaire...  (Je ferais prochainement un post sur le sujet : « Acheter un van en Australie »)
Le problème, c’est qu’avec un budget très serré, les véhicules tirent plus côté tacot de Gaston que des Mercedes toutes neuves, et les (véritables) bonnes affaires partent très vite !


En 5 jours, nous avons vus :

- Une Holden Commodore de 91 (grosse berline) version break et V6 4L, selon moi assez satisfaisante pour le prix, mais jugée trop petite par Elodie.

- Un minivan Mitsubishi Starwagon, dans un état sale et vraiment pas terrible, avec un proprio très peu soigneux (vieilles chaussettes qui trainaientt, coquilles d’œuf jamais nettoyée). Le van avait la climatisation, et j’ai dû le préciser au gars car une partie des courroies étaient manquantes !

- Un autre minivan Hyundai, très récent et en parfait état, vendu par un professionnel du bâtiment, mais malheureusement un peu trop cher et pas disposé à négocier.

- L’apothéose : Un minivan Toyota Liteace…. Ex-Wicked Campers. Alors là, j’ai halluciné : LA TOTALE : la « maintenance » Wicked + des proprios totalement je-m’en-foutistes (des Français, comme par hasard…).
Van for Sale... ça, c'est sûr qu'ils sont sales !

Sur la photo de l’annonce rien de particulier, mais lorsqu’on est allé le voir… l’autre côté était intégralement défoncé (ils s’étaient renversés !).
Je mène une inspection rapide… la place de cette chose est dans une presse à bagnole. Les pneus sont slicks, les gars n’ont pas changé l’huile ni même ouvert le compartiment moteur depuis 15 000 km, la batterie est morte, les courroies couinent à l’agonie, le toit est rongé de trous de rouille.
Le bonus : le radiateur : j’enlève le bouchon pour vérifier le niveau : c’est un peu comme si on avait chié directement dans le vase d’expansion : le liquide de refroidissement s’est transformé en boue marron avec le temps (jamais changé !)
Bref, Wicked by name, Wicked by nature. Sauf que leurs clients s’y mettent aussi, c’est Presque de l’Art ! (ou plutôt de la cochonnerie ^^)

- Un pickup Mazda Rodeo, et c’est la bonne surprise du soir : Un véritable 4x4, moteur essence, avec 5 vraies places, plus un grand compartiment à l’arrière pour aménager un lit. Le vendeur, ouvrier dans le bâtiment, n’en n’a plus besoin :

Quoiqu’assez kilométré, cette fois, le moteur présente parfaitement. Il s’agit d’un 4cylindres 2.6L essence à injection, dont le seul défaut est d’avoir des courroies un peu vieilles
Toutes les factures d’entretien sont présentes. Les pneus sont quasi-neufs et le véhicule sort juste de chez le garagiste.

Coup de foudre d’Elodie pour cet engin, qui pourrait l’emmener loin sur les terribles pistes Australiennes…

Et voilà donc Elodie et son copain, quelques paperasses plus tard, embarqués dans une mission « Ikea + Casto » pour l’aménagement intérieur…

 Bonne chance à tous les 2 !

J’en profite aussi pour saluer Laurent et sa copine, tous 2 architectes d’intérieurs rencontrés à l’auberge de jeunesse, et qui ont eu la bonne idée… d’acheter un Mitsubishi Delica (le même que le mien), mais en plus récent, avec bien moins de kilomètres, et moins cher que le mien. Je réalise à ce moment  à quel point Wicked m’a entubé jusqu’au trognon…

Bon, le leur est un V6 3L essence, ce qui, compte tenu du poids et du gabarit du bestiau, aura pas mal de répercussions sur les coûts d’usage… N’empêche, partis de rien, ils ont réussi à concevoir et installer un système de lit pliable particulièrement ingénieux, qui leur permet de conserver les sièges du milieu.

Quant à moi, je dois préparer mon van avant de le vendre. Mais ça sera l’objet du prochain post !

lundi 20 mai 2013

Fin d’Automne à Perth : Sea, Surf and Swan !



Perth étant situé aux antipodes, fin Mai correspond à fin Octobre en Europe. Et comme la région de Perth jouit d’un climat méditerranéen,  il y fait logiquement assez doux.

En fait, une sorte d’« été Indien » (sur l’océan Indien d’ailleurs…) s’est Installé sur Perth, rendant les (courtes) journées fort agréables.

Je détaillerais dans le prochain message mes activités liées à la voiture et les emmerdes qui en découlent.

En attendant, il fait un joli petit 23°C la journée, avec un beau soleil, ce qui fait que je profite des dernières possibilités de baignade avant qu’il ne soit trop tard. 



Certains jours, les plages sont même prises d’assaut par les surfeurs, car les vagues présentent des caractéristiques idéales : régulières, hautes, faciles d’accès :





Ensuite, je suis allé faire un tour du côté de la Swan River, (qui passe dans la ville de Perth), mais en amont de la ville :




Une vingtaine de km avant la ville, la rivière descend de la colline en formant des petites gorges qui font le bonheur des promeneurs.


Et un phénomène de mousse assez particulier :


Et le soir, retour au bord de la plage, pour profiter du coucher du soleil (on est à l’Ouest après tout !)






Petits sandwichs toastés, sur les barbecues publics :



mardi 14 mai 2013

Road Trip vers le Nord Partie 4 : Retour à Perth

Suite et fin du mini-road trip vers le Nord : le retour à Perth !

Rien de particulier, au matin je me réveille sur la plage (je m’étais un peu perdu la veille….), je déjeune et je trace vers le Sud.


J’en profite pour passer plus vers l’intérieur des terres, où il n’y a encore plus ... rien que sur la côte.
A noter que cette partie de la côte est célèbre pour sa très grande variété de fleurs sauvage et son apiculture, dont le Parc National de Lesueur est représentatif, malheureusement ce n’est pas la saison !

Je trouve quand même un lookout sur une colline, le long de la Brand Highway :


Je surprends 4-5 kangourous dans la pente, dont un roux (les plus grands, assez rares dans cette région – ils sont plus présents dans l’Outback profond).



Il est possible d’y accéder par 2 chemin : par derrière via un chemin accessible aux 2 roues motrices, ou bien en grimpant directement !


Du coup, pour redescendre, je choisis la solution la plus courte ! (on dirait pas comme ça mais c’est franchement pentu !)


Et c’est le retour à Perth….

lundi 13 mai 2013

Road Trip vers le Nord Partie 3 : La Batavia Coast, Kalbarri National Park, et découragement…



Le matin à Double Beach, d’où je suis revenu sur la partie routière pour cause de marée montante (j’avais pas envie d’être bloqué au matin), je me fais gentiment réveiller par une mignonne ranger, qui me précise que si je dégage pas dans les 10 min, c’est 400$ d’amende. Motivant, à 7h du matin.

Je suis donc dans la ville de Geraldton, à 500 km au Nord de Perth. Avec 20 000 habitants, c’est la plus grosse ville avant Dampier et Port Headland, respectivement à….1200 et 1500 km au Nord.

Pour la petite histoire, c’est dans cette région appelée la « Batavia Coast », que des navigateurs Hollandais en route pour la Nouvelle Hollande (l’actuelle Indonésie) s’échouèrent sur le continent Australien en 1629. Il s'agissait d'un naufrage volontaire suite à une mutinerie.


D'autres expéditions hollandaises suivirent et cartographièrent la région, mais le climat chaud et sec ainsi que l'absence d'eau potable au nord de Geraldton découragèrent la Couronne Hollandaise de s'investir dans une colonisation.

Geraldton vivant essentiellement de son port de pêche, son terminal à céréales et son terminal à minerai, il n’y a pas grand-chose à voir ni à faire.

Les panneaux sur la route sont assez explicites : passé Geraldton, les points d’eau et de ravitaillement en carburant sont rares (on attaque le tropique du Capricorne, avec des températures extrêmes en été), et il est conseillé de faire des stocks avant de s’aventurer plus au Nord.

Heureusement, sans s’aventurer aussi loin, il y a le Parc National de Kalbarri, à une centaine de km au Nord.

Sur la route longeant la côte, très peu de monde, et un décor étrange par ce qui semble être des marais salants. Le temps d’une pause, je me rapproche, et je découvre un étrange lac rouge-orange, signalé nulle part.


Au bord, je découvre des panneaux indiquant « BASF Beta Carotene production – keep out ». Pour info, le beta carotène est surtout présent dans les carottes et autres betteraves, d’où leur coloration.

J’ignorais qu’on produisait ce truc dans des sortes de marais salant…

Ensuite, ce sont les falaises découpées de Kalbarri, un peu plus grandes que celles du Nullarbor, avec des variation de couleurs Rouge –Rose –Ocre :

Et même quelques « Apôtres », comme sur la Great Ocean Road :




Un peu plus loin, c’est le village de Kalbarri, qui à la différence de Geraldton, est entièrement tourné vers le tourisme. On le voit aux nombreux panneaux interdisant de camper, de dormir dans les voitures, de se réunir… Bref, une ville où seuls les vieux retraités riches en caravanes XXL et prêts à payer 100$ la nuit pour faire du camping sont les bienvenus…
Le genre de bled que je fuis en courant.

En même temps, quand on voit la tronche des backpackers qui débarquent à 12 bagnoles sur la plage avec les barbeucs et les hamacs … Comme disait Sinsémillia, « 10 chevelus dans un camion, ça pouvait pas passer…. »

Ensuite, direction les Gorges de Kalbarri. Apparemment, il s’agit de gorges semblables à l’Ardèche, sur lesquelles on peut naviguer en Canoé.


Le problème, c’est que l’accès est payant, même si on ne prévoit pas d’y passer la nuit ou de n’y passer que quelques heures.

En plus, il s’agit d’une piste en terre pendant des kilomètres, et je ne vois pas (plus) l’intérêt de payer pour du goudron qui n’existe pas.

Je me suis contenté de regarder ces gorges de loin, mais les mauvaises habitudes des Australiens (faire payer pour voir de la nature) commencent à m’exaspérer. Si au moins ils faisaient payer l'utilisation des installations (barbecues, etc...), ça serait plus logique.

Et c’est le retour sur la grand route. A ce moment, un choix s’offre à moi :

- Continuer au Nord, sans trop savoir ou cela me mènera

- Revenir à Perth, faire toutes les réparations s/ merdier administratifs sur le van puis tenter de le vendre

Ces derniers jours, j’ai ressenti une certaine lassitude : j’ai un peu l’impression de voir / faire toujours la même chose. 

De plus, les différents points « à voir » sur la côte deviennent très éloignés les uns des autres : il faut à partir de ce point, par exemple, 400 km pour rejoindre le Parc National de Francois Perron et la « Shark Bay », 800 km pour rejoindre Exmouth et la mini-barrière de corail, 1300 km pour rejoindre Port Headland…
Et Darwin est encore à…. 3700 km (soit encore plus loin que Adelaide-Perth...) (je ne parle même pas de Cairns, Alice Springs ou Brisbane)


Considérant les coûts d’essence, d’emmerdes potentielles, et le fait que le décor est quand même chiant à mourir (pas autant que le Nullarbor, mais bon…), et ce au moins jusqu’au milieu des Territoires du Nord, je décide de rebrousser chemin.

A la longue, manger du bitume, je pense avoir eu ma dose. En fait, à ce point, je me sens un peu comme Forrest Gump, qui coure sur tout les Etats Unis, et qui un jour, s’arrête sans prévenir et souhaite rentrer chez lui :

« Je veux rentrer chez moi maintenant »

DONC : retour à Perth, avec un petit arrêt voir la dernière lumière du jour dans un bled dont je ne me rappelle plus le nom :