Après avoir enfin quitté Brisbane, je prends la route pour
rejoindre Sydney, une deuxième fois....
Sur les conseils de Seth, je planifie un peu mieux mon
voyage que la dernière fois, en m’arrêtant dans l’Hinterland de la ville de
Coffs Harbour, la région natale de Seth.
Pour info, Coffs Harbour est une grosse ville balnéaire sur
la côte, à mi-chemin entre Brisbane et Sydney. Elle est connue de tout le monde
en raison de la « Banane géante » :
En fait, un gros attrape-touriste sur la
Pacific Highway (les environs immédiats de la ville ne sont que des plantations
de bananiers)
Sauf qu’a une centaine de kilomètres dans les terres, il y a
pléthore de parcs Nationaux, avec moins de couillonnades et plus de nature, et Seth m’a notamment conseillé ceux de la Guy
Fawkes River et de Dorrigo. Il m’a prévenu que les « villages »
indiqués par la carte ne sont que des « noms d’endroit », et effectivement,
une fois passé la ville de Grafton, c’est la campagne avec 0 humains (et 0
stations services) pendant 100km !
Cependant la région est loin d’être sèche ou
désertique : tout est vert de chez vert, on dirait plutôt le Cantal ou
l’Auvergne, les gens en moins. C’est dans ces endroits qu’on se rend compte que
l’Australie est vraiment vide et sa population concentrée, car autant c’est
compréhensible pour l’Outback, autant c’est curieux pour des régions qui
auraient tout pour permettre un développement (eau, terres, climat)
Après une visite l’office de tourisme de Grafton, je prends
toutes les cartes et renseignements possible sur les parcs de la région,
tellement l’expérience (et mes 3 GPS) m’a
appris qu’il est difficile d’atteindre un Parc National lorsqu’il n’est pas
« configuré » pour les touristes (comprenez : pour les vieux en
chaise roulante à moins de 1h30 de route de la côte).
Me voilà donc en recherche d’un site de camping du
« Guy Fawkes River » National Park. Il faut d’abord bien monter par
un chemin de terre sur environ 16 km, chemin qui grimpe dans la montagne parmi
les élevages. D’ailleurs, en grimpant, on passe plein de zones dans lesquelles
les vaches sont en « open range ».
Rien de bien terrible à priori, le châssis du Delica est
conçu pour ce type d’aventure.
SAUF QUE : ce chemin se révèle beaucoup plus terrible
que prévu : il est taillé… pour les camions d’élevage, qui amènent ou vont
chercher les bovins dans la montagne.
Du coup : au lieu d’être normalement aplani, la surface
de ce p…… de chemin est couverte de…. Ballast de chemin de fer ! (des
grosses caillasses bien saillantes) pour améliorer la motricité des camions,
sur des pentes de 20% jusqu’à 1400 mètres d’altitude.
Résultat : ça vibre et secoue horriblement, même à
basse vitesse, pendant 15 bornes à 20 à l’heure sans compter qu’il fait super
froid (13°C) et la brume commence à
s’installer.
J’arrive enfin au Lookout, dans la brume, ou j’admire une
vue magnifique sur… rien :
Putain quelle vue… sans compter que j’ai brûlé mes derniers
litres de gasoil à grimper cette route. Heureusement que j’ai le jerrycan…
Après 2 km de sentier méga-pourri, j’arrive à l’entrée du
Parc, où le chemin redevient « acceptable » (c a d qu’on peut rouler
à 80-90 (à l’Australienne, quoi) sans pour autant détruire le véhicule.
Là, j’ai d’abord vue sur un sacré spectacle du haut de la
falaise , sur la vallée de la Guy Fawkes River sui serpente tout en bas :
Ensuite, je pousse jusqu’au campsite. Le temps n’est pas
terrible : froid, nuages. Mais encore une fois, les Rangers font bien les
choses, avec un campsite grand, large, parfaitement tenu, avec même un stock de
bois de palette à disposition des campeurs, le tout à côté d’une jolie rivière.
La rivière tombe ensuite dans une série de cascades assez
spectaculaires, les . Dommage que le temps soit aussi peu lumineux !
Je me déplace jusqu’au « Lucifer’s Thumb »
(le Pouce de Lucifer), l’extrême pointe de la falaise, où je découvre une vue
panoramique sur la Vallée, entièrement protégée.
Le pouce en question est un rocher isolé, séparé du bout de
la pointe de la falaise, sur lequel on peut sauter (c’est pas si haut que ça en
fait)
De retour au camp, je profite de la quantité de bois
disponible pour me faire un bon gros feu qui me chasse les moustiques !
Le lendemain, grand soleil ! je découvre le campsite
sous un autre angle !
J’en profite pour
revenir au lookout sur la falaise, je suis sur une mer de nuage ;-)
Et re-16 km de descente sur des cailloux tout pourris, un
bon tassement de vertèbres, ça fait du bien dès le matin !
Par contre, les autres routes de la région (les vraies) sont
dans un état remarquable, sous un grand soleil, un vrai plaisir pour les
motards.