Après la déception de la Péninsule d’Eyre, nous reprenons la
route après Ceduna pour attaquer le « gros » morceau du Road Trip :
la Plaine de Nullarbor !
Après Ceduna, nous arrivons à notre première halte :
Cedong, où je refais le plein de gasoil, et dernier point d’eau « sûre »
avant Norseman. Les panneaux indiquent
clairement aux voyageurs qu’ils doivent se préparer avant de traverser le
Nullarbor.
La plaine de Nullarbor représente une gigantesque région de plus de 200 000 km², à cheval entre la
South Australia et la Western Australia, qui s’étend sur 1200 km, à laquelle on
rajoute les régions désertiques avoisinantes.
Il s’agit d’une des zones les plus vides, les plus arides et
la plus….plate de la planète !
Cette région est en réalité une partie du « plateau
continental » (le fond sédimentaire de l’océan) de la Grande Baie Australienne (l’océan situé
entre l’Australie et l’Antarctique), qui s’est « soulevé » d’un bloc
suite aux mouvements de la plaque Australienne, créant cette région bizarre.
L’explorateur Edward John Eyre (qui donna son nom à la
péninsule) fut le premier Européen à traverser cette plaine, en la décrivant
comme « une anomalie hideuse, une erreur de la Nature, un paysage de
cauchemar ».
En effet, « Nullarbor » en latin signifie absence
(Nullus) d’arbres (Arbor). Le paysage est véritablement inquiétant, comme si on
explorait une autre planète :
Les britanniques ne s’y sont pas trompés en réalisant leurs
premiers essais nucléaires dans cette région.
La région est aussi totalement aride : il tombe
moins de 100mm d’eau par an en moyenne, et les températures peuvent monter
jusqu’à 50°C en été. Il n’y a pas d’eau non plus sur ce plateau calcaire, pas
plus que de nappes phréatiques. Toute l’eau doit être apportée par camion
citerne aux différentes « Road House » (stations services) sur la
route, qui la font payer très cher !
La route qui traverse le Nullarbor s’appelle la Eyre
Highway, en hommage à Edward John Eyre cité plus haut.
La route en elle - même ne présente aucune difficulté
particulière, un véritable billard en parfait état avec d’interminables lignes
droites. Les seuls véritables dangers sont la surchauffe du moteur en été (mais il y a suffisamment
de trafic (1 véhicule / minute en saison basse) pour ne pas avoir à attendre
trop longtemps en cas d’incident) et l’endormissement du conducteur (pris
très au sérieux dans ce pays)
Techniquement, cette route ne « traverse » la
plaine de Nullarbor qu’à 2 courts endroits, car le reste du temps elle longe la
côte (où il y a quelques arbres et des petites variations de pentes). Par
endroits, la route se rapproche suffisamment pour découvrir la côte :
Des
falaises abruptes et instables, mais dont l’océan est le point de passages de
baleines et d’autres mammifères marins qui adorent ces eaux froides pleines de
plancton.
Comme il fait 20-22°C au plus chaud de la journée, la seule
distraction est d’écouter de la musique ou de regarder passer les Road-Trains
(énormes camions multi-remorques).
A la fin de la journée, nous choisissons de « finir »
nos réserves de fruits et légumes frais avant de passer la frontière entre la South Australia et la Western Australia.
Nous nous établissons à un des rares endroits où il est
possible de voir la mer, ce qui nous permet d’apprécier le coucher de soleil !
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